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La démarche scientifique

  • 1/ Qu’est-ce que je recherche ? Questionnement initial à préciser, délimiter le plus possible (quoi qui où comment)
  • 2/ Etat de l’art : que savons-nous déjà ? Recherche documentaire : on regarde dans les livres, dans les articles scientifiques ce qui a déjà été fait. On va ici se rendre compte aussi de ce qui manque, de ce qui n’a pas encore été fait, et cela va nous permettre de construire une question de recherche encore plus précise qui va permettre de combler ce manque. Ca arrive aussi qu’on trouve directement une réponse satisfaisante à notre question, dans ce cas, pas besoin de recherche ! On a déjà notre réponse.
  • 3/ S’imaginer les réponses possibles à notre question = les hypothèses à tester. « Je pense que … » , j’anticipe que peut être ça va donner ça, mais ce n’est qu’une supposition qu’il faut vérifier ! (il est aussi possible de travailler sans hypothèse mais c’est plus difficile, car c’est l’hypothèse qui va déterminer comment nous allons construire le protocole, observer et mesurer)
  • 4/ Définir le protocole de recherche, quelles expériences je vais faire, qu’est-ce que je vais suivre et mesurer ? et comment ? quels types de résultats, comment je garde trace, comment je vais les analyser et partager ces résultats et leur analyse ? Il faut que ce soit bien précis, rigoureux, que d’autres scientifiques puissent reproduire le même protocole ailleurs.
  • 5/ La conduite des expériences, récolter les informations, les résultats > ou peut être aussi des enquêtes documentaires. Souvent c’est assez long, il faut parfois recommencer plusieurs fois avant d’arriver à faire correctement le protocole.
  • 6/ Analyser les données et les interpréter, qu’est-ce que les résultats veulent dire ? Là on fait souvent plein de graphiques, des tableaux, des comparaisons. Faire des liens, donner du sens derrière les chiffres.
  • 7/ Conclure, à un moment il faut s’arrêter, et on va pouvoir revenir à notre hypothèse de départ, voir si les résultats ont validé ou au contraire invalidé l’hypothèse. Parfois ça arrive qu’on ne peut pas conclure aussi car les résultats sont trop compliqués à interpréter.
  • 8/ Communiquer, restituer. Importance du partage, de la transmission des résultats aux autres > facilité par internet.

Voici un exemple de comment peut se dérouler une démarche de recherche scientifique. 1)

  • Selon nos préoccupations, on va être attentif à certaines choses, réaliser des observations. On réalise une veille aussi, c'est à dire que l'on va suivre les informations qui sortent sur certains sujets.
  • Cela nous amène à une question qui nous parait particulièrement importante ou intéressante 2)
  • On étudie en détails les ressources existantes sur le sujet. 3)
  • On affine selon les éléments que l'on a trouvé - et ce que l'on a pas trouvé - ce qui ressort finalement comme le plus pertinent à étudier. On élabore alors une question de recherche précise. 4) et on propose différentes hypothèses de réponses possibles.
  • On retourne fouiller dans les ressources existantes en étudiant plus précisément les méthodes, le type d'expérimentations utilisé pour le même type de question. A partir de cela, on élabore une approche expérimentale adaptée à la question de recherche.
  • On soumet cette idée de projet à d'autres chercheurs et citoyens et on affine le protocole final 5)
  • On trouve les moyens de réaliser le protocole (équipe, financements, matériels, échantillons, terrains, partenariats, …)
  • On met en oeuvre le protocole et on collecte les données. 6)
  • On organise les données collectées, on analyse les résultats.
  • On rédige un rapport qui rassemble les résultats. On confronte ces résultats à ce qui a été obtenu avec d'autres études (on rédige une “discussion”). On échange avec d'autres chercheurs sur les résultats obtenus. 7)
  • On clôt notre étude et on tire une conclusion. 8)
  • On rédige un article synthétique pour partager les travaux réalisés. 9)
  • On propose cet article à une structure qui s'occupe de la diffusion de travaux scientifiques. 10). D'autres chercheurs vont relire l'article et proposer des corrections ou des améliorations. Des échanges se font jusqu'à se mettre d'accord et valider la publication officielle de la dernière version de l'article.
  • En parallèle de la rédaction d'écrits, les travaux de recherche peuvent aussi être communiqués de manière orale lors de divers événements.
  • Chacune de ces étapes demande un fort investissement et beaucoup de temps. Elles ne se font pas forcément bien à la suite les unes des autres. Il y a souvent besoin de revenir en arrière et des étapes sont parfois sautées. (si possible d'afficher ces étapes de manière un peu “désordonnée” pour montrer que ce n'est pas forcément très linéaire)
  • Voici un exemple de début de démarche avec un projet en cours au Laboratoire Sauvage. Cliquez.

Retour aux sources

Nous avons naturellement tendance à donner beaucoup d'attention à des informations peu fiables. Cela demande un effort de sortir de cette habitude et de se tourner vers des ressources plus fiables. Cela demande aussi plus de temps, d'accepter de ne pas avoir réponse immédiate à notre question.

  • Sources fiables : différents degrés de confiance.
    • Idéalement, un regroupement d'informations venant de sources variées n'ayant pas les mêmes intérêts et expliquant chacun clairement leur méthodologie, leur angle d'approche, et leurs intérêts de manière transparente.
  • Sources non Fiables : opinion, rumeur, témoignage individuel, histoire construite à partir de témoignages. Il est particulièrement important de repérer les fausses informations, inventées, n'ayant aucune base ou déformant et reconstruisant à leur sauce les informations source.

https://www.tylervigen.com/spurious-correlations https://thatsaclaim.org/ Expliquer les sciences sans les défigurer : le défi de la vulgarisation scientifique Hygiène Mentale : Mesurer les preuves, repérer les biais évaluer les arguments.

Attention, une information peut être fiable, validée, vérifiée, mais si elle est mal comprise, ou étendue à un contexte où elle ne s'applique pas, cela pose aussi problème. Il n'y a pas que le tri du type de source qui compte, la capacité à analyser finement et à utiliser dans le contexte adéquat l'information ainsi triée est elle-aussi cruciale.

L'information parfaite n'existe pas. Les choses sont la plupart du temps plus complexes que ce que l'on voudrait. Etre attentif à cela, c'est notre opportunité de mieux comprendre et de mieux agir. Dans le cadre de la recherche, cela peut nous permettre d'identifier des manques où les connaissances méritent d'être précisées.

Le débat contradictoire est souvent mal perçu, mais si on reste ouvert et que l'on prend du recul sans se polariser, il peut être intéressant et révéler des nuances et de nouveaux éléments à creuser.

Il peut arriver qu'il n'y ait pas encore assez d'éléments qui permettent de conclure de manière assez sûre sur une question. Comme cette position de doute est difficilement acceptable, il y a dans tous les cas nombreuses prises de position qui vont circuler, chacun valorisant sa légitimité sur le sujet pour faire valoir son opinion. 11) Dans ce cas, quand un choix est tout de même nécessaire, il serait important d'assumer cette incertitude, le pari qui est fait, l'hypothèse qui est testée, pour faire progresser les connaissances manquantes. Le pire serait de considérer le choix comme une évidence, comme du bon sens. Dans ce cas, cela limite la démarche de recherche de nouveaux éléments qui permettraient d'arriver à une conclusion et ancre des pratiques qui n'ont pas de raison d'être solide.

  • Aller plus loin que des observations individuelles très soumises aux surinterprétations. Sortir des idées préconçues, de nos préjugés, limiter certains de nos biais. 12)
  • Valoriser nos actions, leurs résultats et leur permettre d'essaimer.
  • Eviter à d'autres de refaire les mêmes erreurs que nous, en documentant finement une expérimentation et en partageant les résultats, même s'ils ont l'air “négatifs”.
  • Mieux comprendre le monde et trouver de nouvelles manières d'agir. Au delà de la découverte, faire et apprendre ensemble.
  • Toute recherche peut s'y prêter. Il faut cependant disposer d'assez de temps pour lancer la démarche et faire le suivi rigoureux nécessaire.
  • Etant donné l'investissement nécessaire, cela n'est pas possible d'appliquer la démarche de recherche tout le temps pour tout ce qui nous passe par la tête. Il faut prioriser les questions les plus importantes qui méritent d'être traitées ainsi. Il est aussi nécessaire de consacrer beaucoup de temps pour s'approprier une thématique et parvenir à prendre du recul, tout en restant ouvert aux remises en questions. Cela peut être tentant de chercher à tout résoudre par l'angle de la science, de faire des recherches “PubMed” rapides, de suivre l'avis d'experts autoproclamés tenant des discours qui répondent à nos inquiétudes, mais cela ne fonctionne pas ainsi. Avant de se lancer, il me semble important de se demander pour quels sujets on accepte de consacrer une part significative de notre vie. C'est pour cela que nous avons besoin de nous soutenir, de nous organiser, de nous répartir les tâches, et surtout d'un réseau de sources fiables, auxquelles on peut accorder une relative confiance, qui feront de leur mieux pour nous distiller des informations pertinentes en ayant suivi une méthodologie rigoureuse. –> lien vers annuaire (Dirty Biology, Lei, Heureka…). Il y a finalement de nombreuses initiatives de ce type qui restent encore trop confidentielles. Nous ne pouvons que vous conseiller de vous exposer à ces contenus régulièrement plutôt qu'à ce que l'on voit plus classiquement dans les média les plus prisés.
  • Il existe différentes approches possibles qui s'associent à différentes manière d'appliquer la démarche scientifique. Voir ci-après “Les différents types de recherche”.

Les différents types de recherche

(à compléter plus tard)

  • fondamentale / appliquée (résolution de problème) (cf Savanturiers) )
  • exploratoire / confirmatoire https://www.cos.io/our-services/prereg
    • On peut distinguer la recherche exploratoire de la recherche qui sert à confirmer des hypothèses. Au cours de l'exploration, on souhaite détecter le maximum de pistes intéressantes qui serviront à définir ensuite des hypothèses à tester. Les protocoles sont plus souples et les marges de manoeuvre plus grandes. Lorsque l'on souhaite tester une hypothèse précise, c'est un protocole plus strict, défini bien à l'avance, prévoyant les contrôles adéquats, qui est le plus approprié.

Comment ça se passe au Laboratoire Sauvage

  • Selon les projets, il est possible de ne contribuer qu'à certaines étapes de la démarche scientifique. Nous serons cependant attentifs à expliciter dans tous les cas la globalité de la démarche.
  • Le Laboratoire Sauvage est une association indépendante des institutions académiques et privées. Cependant, il nous semble essentiel d'entretenir des interactions constructives avec les autres acteurs de la recherche. Nous souhaitons que notre activité soit complémentaire et un soutien au reste du monde de la recherche.
  • Notre volonté est de permettre le partage d'informations au plus grand nombre. Pour cela, nous ferons notre possible pour que nos études fassent l'objet de publications dans des revues scientifiques qui se retrouvent dans les bases de données mondiales. Pour éviter certains écueils du milieu (comme la sous-estimation de la pertinence de publier des résultats négatifs), nous chercherons à avoir recours à la pré-validation du protocole d'étude, au “pré-enregistrement”. Cela permet de limiter certains biais et de garantir que les résultats d'une étude soient publiés, qu'ils soient “positifs” ou “négatifs”, à partir du moment où le protocole préalablement validé a été rigoureusement respecté. https://www.cos.io/our-services/prereg

1)
Selon le domaine, la façon de mener la recherche peut être très différente. Il existe au sein du Laboratoire Sauvage un groupe de travail s'intéressant aux pratiques et méthodes de recherche. Si vous souhaitez en savoir plus, cliquez-ici
2)
peut être simplement descriptif ou associé à un problème face auquel on cherche une solution
3)
si les éléments existants s'avèrent déjà suffisants, pas besoin de lancer un nouveau projet de recherche. On peut par contre se lancer dans une démarche d'ingénierie pour répondre à notre besoin en utilisant les connaissances déjà existantes
4)
il peut y avoir plusieurs questions précises, pour chacune il faudra définir la méthode adaptée
5)
on peut à ce moment pré-enregistrer l'étude
6)
Il est très important de tenir un cahier de laboratoire qui retrace ce que l'on a fait, comment, quand, dans quel contexte, les difficultés rencontrées. Tous ces éléments sont cruciaux pour l'interprétation des résultats
7)
souvent on se rend compte de certains manques, et cela nous fait remonter vers de nouvelles questions de recherches et de nouveaux protocoles
8)
il peut être très difficile de savoir quand s'arrêter, il est donc recommandé de prévoir cela dans le protocole
9)
Les données doivent pouvoir être accessibles, réutilisables et vérifiables. Diverses conditions peuvent être prévues à la fois pour permettre l'accès aux données et les protéger.
10)
et qui est reliée aux bases de données internationales pour permettre à notre article d'être facilement trouvé
11)
Apprendre à trier les arguments et les ressources et développer votre esprit critique –> lien cibler sur le positif et les précisions utiles directement pour le Labo Sauvage.
12)
naturellement nous ne sommes pas bien configurés pour raisonner de manière rigoureuse et scientifique, c'est ce qui nous conduit à de nombreuses fausses idées, c'est pour cela qu'il est important de se faire aider par ce guide qu'est la démarche scientifique
  • demarche.1605477972.txt.gz
  • Dernière modification : 2020/11/15 23:06
  • de laurie