Émission sur le "tiers secteur de la recherche" proposée par Grand Labo
Résumé
Ce mardi 24 Novembre, une émission proposée par Grand Labo aborde le sujet de la recherche participative, aussi appelée "tiers secteur de la recherche" avec plusieurs invités. Ce billet en est un compte-rendu.
Billet
Ce mardi 24 Novembre, une émission proposée par Grand Labo aborde le sujet de la recherche participative, aussi appelée "tiers secteur de la recherche" avec plusieurs invités. Voici le lien vers l'article résumé et donnant aussi accès à la vidéo : Tiers secteur de la recherche : quelle reconnaissance ? Je vous partage ce que j'en ai retenu de mon côté ci-dessous.
Malgré le fait que je m'intéresse depuis plusieurs années au sujet, je découvre encore régulièrement de nouveaux acteurs. Ici c'est l'association ALLISS qui organise le 30 novembre et le 1er décembre le lancement des assises du tiers secteur de la recherche (événement à distance, il est possible de s'y inscrire gratuitement). Cette structure travaille à faire évoluer les politiques publiques pour une meilleure reconnaissance de ce "tiers secteur".
Je retiens aussi une intervention de la représentante de SoSciences, entreprise qui pousse à une recherche-innovation plus responsable. Elle regrette que les chargés de mission en valorisation présents dans les institutions académiques soutiennent beaucoup le côté "start-up" avec volonté de création de richesses, et bien peu le côté innovation sociale et environnementale (qui ne permettent pas forcément de croissance à 2 chiffres). Elle évoque aussi les difficultés de la co-élaboration. Il est important pour elle de se regrouper dès le départ, au moment de définir la question. L'erreur qui est souvent faite est d'arriver avec une question déjà choisie, comme si tout était fait d'avance. Il semble difficile pour les chercheurs de se décentrer assez pour permettre l'inclusion des citoyens. Cela rejoint l'intervention ensuite de la représentante de la coopérative Tetris. Elle évoque une asymétrie des attentes entre les chercheurs et les citoyens qui aimeraient pouvoir passer plus vite à l'action.
La question de la légitimité, des statuts de chacun est aussi abordée. Les problèmes sembleraient surtout venir :
Les FabLabs sont ensuite évoqués comme des lieux de médiation pouvant accueillir les nombreuses personnes ayant une culture scientifique avec la massification de l'enseignement supérieur. Cette observation rejoint celle du représentant de l'association Just One Giant Lab qui évoque les chiffres suivants :
JOGL soutient une approche communautaire, open source, pour la recherche et l'innovation, à l'image de ce qui existe pour les logiciels libres.
La contestation de la notion d'excellence a aussi été mentionnée. Cette façon de juger en prenant des indicateurs comme l'Impact Factor aurait colonisé le milieu suite à des rapports de force au sein même du monde académique. Elle aurait pris le pas sur la notion de pertinence.
Enfin, une remarque intéressante à la fin de l'émission que je souhaite mettre en avant est celle que la société n'arrive pas actuellement à assimiler, à digérer tout le travail de recherche réalisé et les nombreuses connaissances produites. Cette course après le nouveau peut poser souci en elle-même et amener vers une sorte d'innovation creuse.
Personnellement, cela me conduit à assumer encore mieux le fait de prendre le temps nécessaire à faire des travaux inclusifs, à la pertinence et à la méthode bien réfléchis. Cela m'incite aussi à mieux valoriser les travaux et ressources qui existent déjà pour mettre en place des actions. Plutôt que de rejoindre la course aux résultats et aux publications, je suis contente de pouvoir prendre le temps de m'épanouir au sein du Laboratoire Sauvage. J'espère que le modèle de chercheur-animateur que l'on tente de développer pourra répondre à certains problèmes évoqués dans cette émission.
Malgré le fait que je m'intéresse depuis plusieurs années au sujet, je découvre encore régulièrement de nouveaux acteurs. Ici c'est l'association ALLISS qui organise le 30 novembre et le 1er décembre le lancement des assises du tiers secteur de la recherche (événement à distance, il est possible de s'y inscrire gratuitement). Cette structure travaille à faire évoluer les politiques publiques pour une meilleure reconnaissance de ce "tiers secteur".
Je retiens aussi une intervention de la représentante de SoSciences, entreprise qui pousse à une recherche-innovation plus responsable. Elle regrette que les chargés de mission en valorisation présents dans les institutions académiques soutiennent beaucoup le côté "start-up" avec volonté de création de richesses, et bien peu le côté innovation sociale et environnementale (qui ne permettent pas forcément de croissance à 2 chiffres). Elle évoque aussi les difficultés de la co-élaboration. Il est important pour elle de se regrouper dès le départ, au moment de définir la question. L'erreur qui est souvent faite est d'arriver avec une question déjà choisie, comme si tout était fait d'avance. Il semble difficile pour les chercheurs de se décentrer assez pour permettre l'inclusion des citoyens. Cela rejoint l'intervention ensuite de la représentante de la coopérative Tetris. Elle évoque une asymétrie des attentes entre les chercheurs et les citoyens qui aimeraient pouvoir passer plus vite à l'action.
La question de la légitimité, des statuts de chacun est aussi abordée. Les problèmes sembleraient surtout venir :
- Des chercheurs et techniciens des collectivités qui se montreraient parfois méfiants.
- Des chercheurs travaillant dans les institutions telles que le CNRS, qui incorporent en eux l'histoire et les valeurs de cette institution et se sentent la représenter.
Les FabLabs sont ensuite évoqués comme des lieux de médiation pouvant accueillir les nombreuses personnes ayant une culture scientifique avec la massification de l'enseignement supérieur. Cette observation rejoint celle du représentant de l'association Just One Giant Lab qui évoque les chiffres suivants :
- 1 personne sur 10 aurait reçu une formation scientifique.
- 1 personne sur 1000 contribuerait à la recherche scientifique.
JOGL soutient une approche communautaire, open source, pour la recherche et l'innovation, à l'image de ce qui existe pour les logiciels libres.
La contestation de la notion d'excellence a aussi été mentionnée. Cette façon de juger en prenant des indicateurs comme l'Impact Factor aurait colonisé le milieu suite à des rapports de force au sein même du monde académique. Elle aurait pris le pas sur la notion de pertinence.
Enfin, une remarque intéressante à la fin de l'émission que je souhaite mettre en avant est celle que la société n'arrive pas actuellement à assimiler, à digérer tout le travail de recherche réalisé et les nombreuses connaissances produites. Cette course après le nouveau peut poser souci en elle-même et amener vers une sorte d'innovation creuse.
Personnellement, cela me conduit à assumer encore mieux le fait de prendre le temps nécessaire à faire des travaux inclusifs, à la pertinence et à la méthode bien réfléchis. Cela m'incite aussi à mieux valoriser les travaux et ressources qui existent déjà pour mettre en place des actions. Plutôt que de rejoindre la course aux résultats et aux publications, je suis contente de pouvoir prendre le temps de m'épanouir au sein du Laboratoire Sauvage. J'espère que le modèle de chercheur-animateur que l'on tente de développer pourra répondre à certains problèmes évoqués dans cette émission.