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Prendre du recul, analyser, laisser des traces.

  • La démarche scientifique est l'outil le plus puissant pour répondre à des questions complexes et encore sans solutions. C'est une méthode qui va nous permettre de structurer nos réflexions et nos expérimentations pour en tirer le plus d'informations fiables possible.

Elle demande plus d'efforts à mettre en œuvre au départ mais il est possible d'en tirer plus de choses. Cette démarche vise aussi à permettre aux autres de reproduire plus facilement ce qui a été fait.

“Prendre de bonnes décisions nécessite de disposer d’informations fiables.”

  • S'investir dans un projet avec une démarche scientifique permet de développer de nombreuses compétences transverses
    • observer, comparer, raisonner, analyser, argumenter, …
  • C'est une démarche d'éducation à l'attention, à considérer la vérifiabilité de ce qu’on avance, à suivre un protocole mais aussi à le faire évoluer, à guider d'autres personnes1).
  • Elle permet de s’entraîner à appréhender les travaux scientifiques, mine d'information utile trop souvent négligée. En capacité de mieux comprendre et de s'approprier de nouveaux savoirs, il devient possible de participer à façonner la manière dont ils sont utilisés, ou à la mise en place de garde-fous.
  • Avoir fait l'expérience de la démarche scientifique peut aiguiser notre esprit critique, notre vigilance mais aussi notre capacité d'émerveillement et notre imaginaire. Pour les plus passionnés, c'est un outil intéressant pour canaliser une grande curiosité et soif de connaissances.
  • Nous pouvons avoir de nouvelles idées, imaginer de nouveaux projets de recherche et essaimer la démarche pour amener des transformations de manière plus efficace que si nous ne connaissions pas cet outil.
  • C'est une démarche qui permet de s'émanciper, devenir capable de faire soi même et essaimer ainsi un nouveau type de chercheurs.
  • Le fait de s'investir sur des projets choisis et qui peuvent nous concerner directement peut accroître notre capacité d'agir.
  • Il est possible de s'inspirer de la démarche scientifique dans de nombreux aspects de nos vies. Nous devons sans cesse analyser une multitude d'informations, nous faisons des expériences et tentons d'apprendre de nos erreur.

Un document proposé par Les Savanturiers2) rassemble des ressources intéressantes pour guider la démarche et se rendre compte des compétences développées. Il est accessible avec le lien suivant : kit-navigation--guide-vf1.pdf

La démarche scientifique en question

  1. Qu’est-ce que je recherche ? Questionnement initial à préciser, délimiter le plus possible (quoi qui où comment).
  2. État de l’art : que savons-nous déjà ? Recherche documentaire : on regarde dans les livres, dans les articles scientifiques ce qui a déjà été fait. On va ici se rendre compte aussi de ce qui manque, de ce qui n’a pas encore été fait, et cela va nous permettre de construire une question de recherche encore plus précise qui va permettre de combler ce manque. Ça arrive aussi qu’on trouve directement une réponse satisfaisante à notre question, dans ce cas, pas besoin de recherche ! On a déjà notre réponse.
  3. S'imaginer les réponses possibles à notre question = les hypothèses à tester. « Je pense que … » , j’anticipe que peut être ça va donner ça, mais ce n’est qu’une supposition qu’il faut vérifier ! (il est aussi possible de travailler sans hypothèse mais c’est plus difficile, car c’est l’hypothèse qui va déterminer comment nous allons construire le protocole, observer et mesurer).
  4. Définir le protocole de recherche, quelles expériences je vais faire, qu’est-ce que je vais suivre et mesurer ? et comment ? quels types de résultats, comment je garde trace, comment je vais les analyser et partager ces résultats et leur analyse ? Il faut que ce soit bien précis, rigoureux, que d’autres scientifiques puissent reproduire le même protocole ailleurs.
  5. La conduite des expériences, récolter les informations, les résultats > ou peut être aussi des enquêtes documentaires. Souvent c’est assez long, il faut parfois recommencer plusieurs fois avant d’arriver à faire correctement le protocole.
  6. Analyser les données et les interpréter, qu’est-ce que les résultats veulent dire ? Là on fait souvent plein de graphiques, des tableaux, des comparaisons. Faire des liens, donner du sens derrière les chiffres.
  7. Conclure, à un moment il faut s’arrêter, et on va pouvoir revenir à notre hypothèse de départ, voir si les résultats ont validé ou au contraire invalidé l’hypothèse. Les résultats obtenus ne permettent pas toujours de répondre, ils peuvent conduire à recommander un nouveau protocole pour pouvoir mieux répondre à la question posée.
  8. Communiquer, restituer. Importance du partage, de la transmission des résultats aux autres.

Voici un exemple de comment peut se dérouler une démarche de recherche scientifique3).

  • Selon nos préoccupations, on va être attentif à certaines choses, réaliser des observations. On réalise une veille aussi, c'est à dire que l'on va suivre les informations qui sortent sur certains sujets.
  • Cela nous amène à une question qui nous parait particulièrement importante ou intéressante4).
  • On étudie en détails les ressources existantes sur le sujet5).
  • On affine selon les éléments que l'on a trouvé - et ce que l'on a pas trouvé - ce qui ressort finalement comme le plus pertinent à étudier. On élabore alors une question de recherche précise6) et on propose différentes hypothèses de réponses possibles.
  • On retourne fouiller dans les ressources existantes en étudiant plus précisément les méthodes, le type d'expérimentations utilisé pour le même type de question. À partir de cela, on élabore une approche expérimentale adaptée à la question de recherche.
  • On soumet cette idée de projet à d'autres chercheurs et citoyens et on affine le protocole final 7)
  • On trouve les moyens de réaliser le protocole (équipe, financements, matériels, échantillons, terrains, partenariats, …).
  • On met en œuvre le protocole et on collecte les données8).
  • On organise les données collectées, on analyse les résultats.
  • On rédige un rapport qui rassemble les résultats. On confronte ces résultats à ce qui a été obtenu avec d'autres études (on rédige une “discussion”). On échange avec d'autres chercheurs sur les résultats obtenus. 9)
  • On clôt notre étude et on tire une conclusion10).
  • On rédige un article synthétique pour partager les travaux réalisés11).
  • On propose cet article à une structure qui s'occupe de la diffusion de travaux scientifiques12). D'autres chercheurs vont relire l'article et proposer des corrections ou des améliorations. Des échanges se font jusqu'à se mettre d'accord et valider la publication officielle de la dernière version de l'article.
  • En parallèle de la rédaction d'écrits, les travaux de recherche peuvent aussi être communiqués de manière orale lors de divers événements.
  • Chacune de ces étapes demande un fort investissement et beaucoup de temps. Elles ne se font pas forcément bien à la suite les unes des autres. Il y a souvent besoin de revenir en arrière et des étapes sont parfois sautées (si possible d'afficher ces étapes de manière un peu “désordonnée” pour montrer que ce n'est pas forcément très linéaire).
  • Voici un exemple de début de démarche avec un projet en cours au Laboratoire Sauvage.

À venir.

  • Aller plus loin que des observations individuelles très soumises aux surinterprétations. Sortir des idées préconçues, de nos préjugés, limiter certains de nos biais13).
  • Valoriser nos actions, leurs résultats et leur permettre d'essaimer.
  • Éviter à d'autres de refaire les mêmes erreurs que nous, en documentant finement une expérimentation et en partageant les résultats, même s'ils ont l'air “négatifs”.
  • Mieux comprendre le monde et trouver de nouvelles manières d'agir. Au delà de la découverte, faire et apprendre ensemble.
  • Toute recherche peut s'y prêter. Il faut cependant disposer d'assez de temps pour lancer la démarche et faire le suivi rigoureux nécessaire.
  • Étant donné l'investissement nécessaire, cela n'est pas possible d'appliquer la démarche de recherche tout le temps pour tout ce qui nous passe par la tête. Il faut prioriser les questions les plus importantes qui méritent d'être traitées ainsi. Il est aussi nécessaire de consacrer beaucoup de temps pour s'approprier une thématique et parvenir à prendre du recul, tout en restant ouvert aux remises en questions. Cela peut être tentant de chercher à tout résoudre par l'angle de la science, de faire des recherches “PubMed” rapides, de suivre l'avis d'experts autoproclamés tenant des discours qui répondent à nos inquiétudes, mais cela ne fonctionne pas ainsi. Avant de se lancer, il me semble important de se demander pour quels sujets on accepte de consacrer une part significative de notre vie. C'est pour cela que nous avons besoin de nous soutenir, de nous organiser, de nous répartir les tâches, et surtout d'un réseau de sources fiables, auxquelles on peut accorder une relative confiance, qui feront de leur mieux pour nous distiller des informations pertinentes en ayant suivi une méthodologie rigoureuse. –> lien vers annuaire (Dirty Biology, Lei, Heu?reka…). Il y a finalement de nombreuses initiatives de ce type qui restent encore trop confidentielles. Nous ne pouvons que vous conseiller de vous exposer à ces contenus régulièrement plutôt qu'à ce que l'on voit plus classiquement dans les média les plus prisés.
  • Il existe différentes approches possibles qui s'associent à différentes manière d'appliquer la démarche scientifique. Voir ci-après la section “Les différents types de recherche”.

Les différents types de recherche

  • Fondamentale / appliquée (résolution de problème)
  • Exploratoire / confirmatoire : https://www.cos.io/our-services/prereg
    • On peut distinguer la recherche exploratoire de la recherche qui sert à confirmer des hypothèses. Au cours de l'exploration, on souhaite détecter le maximum de pistes intéressantes qui serviront à définir ensuite des hypothèses à tester. Les protocoles sont plus souples et les marges de manœuvre plus grandes. Lorsque l'on souhaite tester une hypothèse précise, c'est un protocole plus strict, défini bien à l'avance, prévoyant les contrôles adéquats, qui est le plus approprié.

Comment ça se passe au Laboratoire Sauvage

  • Selon les projets, il est possible de ne contribuer qu'à certaines étapes de la démarche scientifique. Nous serons cependant attentifs à expliciter dans tous les cas la globalité de la démarche.
  • Le Laboratoire Sauvage est une association indépendante des institutions académiques et privées. Cependant, il nous semble essentiel d'entretenir des interactions constructives avec les autres acteurs de la recherche. Nous souhaitons que notre activité soit complémentaire et un soutien au reste du monde de la recherche.
  • Notre volonté est de permettre le partage d'informations au plus grand nombre. Pour cela, nous ferons notre possible pour que nos études fassent l'objet de publications dans des revues scientifiques qui se retrouvent dans les bases de données mondiales. Pour éviter certains écueils du milieu (comme la sous-estimation de la pertinence de publier des résultats négatifs), nous chercherons à avoir recours à la pré-validation du protocole d'étude, au “pré-enregistrement”. Cela permet de limiter certains biais et de garantir que les résultats d'une étude soient publiés, qu'ils soient “positifs” ou “négatifs”, à partir du moment où le protocole préalablement validé a été rigoureusement respecté : https://www.cos.io/our-services/prereg.

2)
Accompagnant les enseignants et les classes dans la mise en œuvre de véritables projets de recherche.
3)
Selon le domaine, la façon de mener la recherche peut être très différente. Il existe au sein du Laboratoire Sauvage un groupe de travail s'intéressant aux pratiques et méthodes de recherche. Si vous souhaitez en savoir plus, contactez nous.
4)
Peut être simplement descriptif ou associé à un problème face auquel on cherche une solution.
5)
Si les éléments existants s'avèrent déjà suffisants, pas besoin de lancer un nouveau projet de recherche. On peut par contre se lancer dans une démarche d'ingénierie pour répondre à notre besoin en utilisant les connaissances déjà existantes.
6)
Il peut y avoir plusieurs questions précises, pour chacune il faudra définir la méthode adaptée
7)
on peut à ce moment pré-enregistrer l'étude
8)
Il est très important de tenir un cahier de laboratoire qui retrace ce que l'on a fait, comment, quand, dans quel contexte, les difficultés rencontrées. Tous ces éléments sont cruciaux pour l'interprétation des résultats.
9)
souvent on se rend compte de certains manques, et cela nous fait remonter vers de nouvelles questions de recherches et de nouveaux protocoles
10)
Il peut être très difficile de savoir quand s'arrêter, il est donc recommandé de prévoir cela dans le protocole
11)
Les données doivent pouvoir être accessibles, réutilisables et vérifiables. Diverses conditions peuvent être prévues à la fois pour permettre l'accès aux données et les protéger.
12)
Et qui est reliée aux bases de données internationales pour permettre à notre article d'être facilement trouvé.
13)
Naturellement nous ne sommes pas bien configurés pour raisonner de manière rigoureuse et scientifique, c'est ce qui nous conduit à de nombreuses fausses idées, c'est pour cela qu'il est important de se faire aider par ce guide qu'est la démarche scientifique.
  • demarche.txt
  • Dernière modification : 2023/08/14 12:31
  • de jeremy